Vie yukonnaise #2 – Habiter

 

Alors si pour le FreeStore, je n’ai pas besoin d’argent, pour tout le reste, je n’ai d’autres choix que celui de sortir ma carte de débit…

 

… et obtenir une carte de débit canadienne n’est qu’une des démarches à effectuer en débarquant dans une contrée lointaine. Si la France est vue comme le pays des longues paperasseries administratives, on ne peut pas en dire autant pour le Canada. Certes il y a quelques formalités auxquelles je ne peux déroger en partant vivre au Yukon, mais elles paraissent tellement plus simples et rapides que celles auxquelles j’étais habituée…

La première, et la plus importante, à laquelle s’attaquer : la régularisation de ma situation vis-à-vis de mon permis de travail. Souvenez-vous, en passant la douane canadienne à la sortie de l’avion, je n’avais pu valider mon PVT, me laissant avec une petite boule d’angoisse dans l’estomac. Dès le lundi matin, le lendemain de mon arrivée donc, me voilà en route pour la ville du Cheval Blanc, armée de tous les documents nécessaires à l’établissement de mon visa. Direction Elijah Smith Building pour retrouver Dan, le contrôleur francophone des frontières canadiennes de Whitehorse. Il avait anticipé ma venue et avait déjà tout préparé, si bien, qu’il me suffit juste d’une dizaine de minutes pour le quitter avec mon fameux sésame agrafé à mon passeport !! Il n’y avait donc aucune inquiétude à avoir…

Une fois dans les locaux du gouvernement, j’en profite pour me rendre au centre Service Canada pour faire ma demande de SIN(1), passage obligatoire si je souhaite travailler au Canada. Ce numéro unique d’identification sera nécessaire à mes futurs employeurs pour établir mes fiches de paie. Je me présente donc, sans rendez-vous, à l’hôtesse du service qui enregistre ma demande et m’indique l’endroit où je dois patienter. C’est l’heure du « lunch » et il n’y a plus qu’une seule conseillère pour traiter les demandes. Alors, j’attends tranquillement, mes yeux s’arrêtant sur chaque affiche du bureau, observant tous les signes de cette nouvelle culture dans laquelle je commence seulement à m’immerger. Je suis reçue quelques instants plus tard par une personne fort sympathique qui m’informe sur l’importance de la confidentialité de ce numéro, pour éviter toute usurpation d’identité. Je suis une nouvelle fois confrontée à une histoire de case, qui, cette fois-ci, ne veut pas se cocher. Peut-être est-ce lié à mes démêlés avec la douane ? Quoi qu’il en soit, je ne peux obtenir de suite mon NAS(1) ! Il arrivera par courrier simple dans une quinzaine de jours. En même temps, ce n’est pas vraiment urgent puisque je commence mon séjour par du bénévolat !

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L’arrêt suivant de mon périple administratif sera consacré aux finances. Je n’ai qu’une seule rue à traverser pour rejoindre la Royal Bank of Canada, banque choisie uniquement pour son nom, puisque globalement toutes les banques ici proposent les mêmes frais mensuels… Maintenant que je peux gagner des sous, j’ai besoin d’un endroit où les mettre ! Je ne peux cependant pas ouvrir un compte en banque juste en me présentant avec un grand sourire (ça aurait été trop facile…). Alors, dans un anglais approximatif, je prends un rendez-vous, demandant, si possible, à être reçue par un conseiller bilingue, au cas où je ne comprenne vraiment rien à ce qu’il me racontera. C’est devant Brigitte (oui oui, ici, on s’appelle tous par nos prénoms !) que je m’installe une semaine plus tard. Je n’ai qu’à lui donner mon passeport pour procéder à l’ouverture de mon compte bancaire. Trente minutes plus tard, je repars avec une carte de retrait provisoire, valable uniquement dans les ATM(2) ; pour la carte de débit définitif, il faudra attendre quelques jours, que je la reçoive par courrier.

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Le McDrive de la banque…

Mon dernier arrêt sera pour le Service Santé. Car, malgré son nom, le SIN n’est pas vraiment l’équivalent de notre numéro de sécurité sociale puisqu’il n’ouvre pas de droits à l’assurance maladie. De plus, en tant que PVTiste, je n’y ai en principe pas accès. Au Yukon cependant, rien n’est tout à fait comme dans les autres provinces… Trois mois après mon arrivée, je serai couverte par le régime d’assurance-santé comme n’importe quel yukonnais. Mon assurance privée souscrite en France sera nécessaire pour couvrir les besoins non pris en charge par le gouvernement, comme par exemple, le transport ambulancier.

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Si je regarde de plus près, le temps passé pour mes procédures canadiennes n’est en rien comparable à celui que j’aurais « perdu » en France pour en faire de même… En deux heures, réparties sur deux jours, j’ai effectué toutes les démarches administratives nécessaires à mon installation au Yukon ! La seule chose qui pourrait me manquer à présent, pour me considérer comme une « vraie » canadienne, serait une pièce d’identité locale…

 

« Administration : mot femelle qui commence comme admiration et finit comme frustration. »,
Georges Elgozy [NDLR : pas au Canada en tout cas !]

 
 
 

(1) : Social Insurance Number. En français, NAS : Numéro d’Assurance Social.
(2) : Automated Teller Machine // Guichet automatique bancaire.

Une réflexion sur “Vie yukonnaise #2 – Habiter

  1. Apparemment où tu vis maintenant, tous les documents administratifs sont plus faciles à obtenir qu’en France. Tu travailles encore jusqu’à quand chez tes employeurs actuels ? Que feras-tu après ? Tu t’installes chez un nouvel employeur, dans la même région ? C’est toujours un grand bonheur de te lire. Cathy et moi-même te faisons pleins d’emorme gros bisous. 😘😍❤️😜🇨🇦

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