
Jack London m’a inspirée, tout comme la vie de milliers de prospecteurs qui ont risqué leur vie dans l’espoir de trouver fortune au Nord. Voilà une des raisons principales pour laquelle j’ai opté pour Whitehorse comme point de chute pour commencer mon PVT Canada. Bien sûr, il y avait également la promesse d’une nouvelle vie au cœur de paysages grandioses et le sentiment alors imaginé (aujourd’hui confirmé) de se sentir libre et seule au monde. Mais, si j’avais pu faire un PVT en Alaska, c’est sans hésiter cette destination que j’aurais choisie. Pourquoi ? Pour le traîneau à chiens pardi ! Sport national et contrée du célèbre chien de tête Balto, l’Alaska est sans doute l’une des parties du monde que j’aimerais le plus découvrir, hiver comme été. Depuis mon nouveau chez moi, il est facile de toucher du bout des doigts ce rêve puisque l’état de la dernière frontière n’est qu’à quelques heures de route de Whitehorse. Deux heures pour être précise. Deux heures de trajet sur une de mes routes préférées, la South Klondike Highway, et le village côtier de Skagway se dévoile.

Bien avant l’arrivée des « blancs » lors de la ruée vers l’or du Klondike, cette terre fût foulée par les peuples autochtones Chilkoot et Chilkat qui la surnommèrent « Skagua », l’endroit venteux. Tous ceux qui y sont allés au moins une fois peuvent en témoigner : le vent, tout comme la pluie d’ailleurs, sont deux caractéristiques importantes de la ville. Cependant, j’aime m’y rendre tellement le dépaysement y est assuré entre le changement de décor et de climat. J’aime déambuler dans ses ruelles si typiques du pays de l’oncle Sam où drapeaux américains flottent devant de petites maisons citadines de plain-pied, où les rues se croisent toutes perpendiculairement, et où les montagnes se jettent dans l’océan. Je n’en suis plus à ma première visite, loin de là, pourtant j’apprécie toujours autant l’atmosphère qui se dégage de cette petite ville aux deux visages, comme si sa routine tournait autour de deux saisons.

L’été, des bateaux de croisière déversent presque quotidiennement des hordes de touristes qui envahissent la rue principale de Skagway, Broadway Street, alors que des randonneurs y errent, comme perdus dans cette nouvelle jungle « urbaine ». Leur sac à dos détonne avec le standing des plaisanciers et des boutiques environnantes. L’espace de quelques heures, ils se mêlent au flot de badauds naïfs, dévalisés par les nombreux bijoutiers encombrant le centre-ville, attendant leur séance d’orientation obligatoire avant de s’élancer, pour quelques jours, sur la célèbre piste Chilkoot.


L’hiver, c’est une tout autre ambiance. La foule abandonne les rues de Skagway, restaurants et magasins ferment les uns après les autres, si bien qu’il est difficile de penser passer tout un hiver ici. J’imagine que c’est un peu comme vivre à Dawson à l’année longue, le froid en moins et la proximité de l’océan en plus. Ne restent ouverts que l’essentiel pour les quelque 860 habitants et les touristes de passage : nourriture, alcool et bricolage. Désertique, le village ressemble vaguement à une ville fantôme où le moindre bruit pourrait provoquer un sursaut général.




Peu importe la période à laquelle je visite Skagway, le trottoir en bois fait toujours écho sous mes pas alors que je déambule dans les rues, bordées par des bâtiments (d’époque ou rénovés) faisant revivre le passé de la ville. Témoins de l’histoire, ils permettent d’en apprendre davantage sur ce qui s’y passa à la fin du XIXe siècle : saloon, prostitution, jeux d’argent et criminalité. Jadis ville sans foi ni loi, Skagway survit aujourd’hui grâce à l’industrie touristique.
Un peu (beaucoup) plus loin dans l’immensité de l’Alaska, Homer est une autre destination qui vaut vraiment d’être vue 🙂
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Merci Fabien, je me le note pour plus tard 😉
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