Passage express au Manitoba

Dans cet article :

Island Park. © Kelly Tabuteau

Jour 62 (22 septembre 2022) : Sur les routes manitobaines

Une journée « off » de découvertes aujourd’hui… J’alterne entre conduite et travail, rien de bien passionnant donc. Ouna aussi a l’air morose aujourd’hui. En fouillant sur Google Maps, je trouve un endroit qui n’a pas l’air trop mal pour une petite marche. Ce sera Reston et le tour de son terrain de golf.

© Kelly Tabuteau

On s’arrête le soir à Brandon, dans un camping au bord de la route transcanadienne… Super bruyant, mais je peux au moins prendre une douche!

Jour 63 (23 septembre 2022) : Le jour où mon univers bascule

Comme anticipé, j’ai l’impression de ne pas avoir dormi de la nuit, avec le flot constant de voitures qui circulent sur la transcanadienne. Oui, oui, même à 3-4 h du mat’ ! Avant de continuer la route vers Winnipeg, à 3 h d’ici, il est temps de prendre soin de Lyna. Je m’arrête donc à Mr. Lube, la clinique médicale sans rendez-vous pour les voitures. Changement d’huile, changement du liquide de transmission et mise à niveaux de tous les autres liquides et Lyna est presque comme neuve… mon compte en banque, lui, souffre… mais faut bien ce qu’il faut !

À mi-chemin, je m’arrête à Portage-la-Prairie où Ouna et moi nous dégourdissons les jambes à Island Park. C’est une petite marche, mais l’arboretum est joli et cela fait du bien de prendre un peu l’air.

Lorsque nous arrivons à Winnipeg, je me pose un peu pour travailler deux petites heures avant d’être en week-end et de retrouver Kenza, une amie rencontrée virtuellement, auteure du blogue Cups of English Tea. Elle nous emmène découvrir le sentier du Bois-des-Esprits, un sentier de deux kilomètres sur les abords de la rivière Seine, dans le sud-est de Winnipeg. Ici, les chevreuils côtoient les personnes de passage et les esprits sont représentés par des sculptures, tantôt visibles, tantôt cachées, sur le tronc de quelques arbres. Ce n’est que la deuxième fois que je rencontre Kenza et c’est encore un bon moment ensemble. Sans nous connaître vraiment, nous avons néanmoins l’impression de nous connaître vraiment bien, avec des parcours d’immigration similaires et c’est toujours un grand plaisir de passer du temps avec elle.

Nous rejoignons ensuite Thibault, le partenaire de Kenza, pour dîner à The Forks, où Ouna pourra rester avec nous en terrasse. Sur le chemin séparant le restaurant de la voiture, Ouna tire subitement sur sa laisse pour chasser un écureuil présent dans un arbre, je la rappelle à moi, elle revient, puis s’écroule… et avec elle, tout mon monde s’effondre. Inerte, elle semble déjà avoir rejoint un autre monde. Kenza appelle les urgences vétérinaires alors que j’essaye d’écouter son cœur qui ne me renvoie aucun écho. Tant bien que mal, je place Ouna sur mes épaules pour retourner à la voiture à dix minutes de marche de là. Quand elle me fait pipi dessus, je comprends qu’elle est vraiment partie, mais je ne le réalise pas. Je conduis tant bien que mal jusqu’à la clinique pour entendre le vétérinaire me dire qu’il n’y a rien à faire. À mon tour de m’écrouler. L’aide-vétérinaire me rapporte le corps d’Ouna pour que je lui dise au revoir. Je m’imprègne une dernière fois de son odeur, puis lui demande de la reprendre. S’en suit alors une série de questions que je n’imprime pas : est-ce que je veux récupérer sa laisse, son collier ? Est-ce que je veux une empreinte de sa patte ?… Je leur dis que je veux juste récupérer ses cendres pour les ramener au Yukon et je pars. Dans la salle d’attente, Kenza m’attend et me prend dans ses bras.

Plus de restaurant, nous retournons chez Kenza et Thibault. Je prends un verre d’alcool fort pour faire taire ma douleur, puis nous allons chercher à manger à un bar à pizzas où nous confectionnons la pizza de notre choix, de la pâte à la garniture.

Vers 2 h du matin, je rejoins Lyna, m’allonge et laisse échapper ma peine. Vidée, je finis par m’endormir quelques heures au petit matin.

Jour 64 (24 septembre) : Continuer… coûte que coûte

Réveillée à six heures avec une envie pressante, je trouve un Starbucks ouvert. Je reste sur le stationnement jusqu’à 10 h, toujours inconsolable, puis me décide à continuer ma route vers Toronto. Je m’arrête au bout d’une heure près d’un petit lac et reste là plusieurs heures entre pleurs et microsieste.

Bien qu’épuisée, je conduis trois heures de plus et m’arrête finalement sur un stationnement un peu en retrait de la route pour tenter de dormir.

2 réflexions sur “Passage express au Manitoba

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s