Dans cet article :
- Jour 44 (4 septembre 2022) : Panne de batterie et cascade
- Jour 45 (5 septembre 2022) : Lacs et cascades à Yoho

Jour 44 (4 septembre 2022) : Panne de batterie et cascade
Je réalise que je vis au rythme du soleil. Hier soir, je me suis couchée avec lui, et ce matin, je me réveille avec lui aux alentours de 5 h 45. La journée commence par notre habituelle petite marche du matin avec Ouna, puis nous sommes prêtes à quitter le camping.
6 h 10, je tente de démarrer la voiture et réalise que ma batterie est à plat… La journée commence bien. Comment dire qu’à cette heure-là, tout le monde dort autour de moi et que je ne trouve pas grand monde pour m’aider… J’achale les quelques personnes matinales qui se préparent pour leur randonnée du jour mais personne n’a de câbles, moi y compris d’ailleurs !
7 h 20, un couple débarque pour la journée. Je n’y crois plus, mais pourtant la jeune femme sort des câbles de son coffre. Alléluia, je vais pouvoir repartir ! Elle me rejoint à mon emplacement de camping et quelques minutes plus tard, Lyna ronronne docilement. Quel plaisir d’entendre ce doux son !
Mon planning de la journée est cependant impacté par l’incident. Au lieu de randonner une dernière fois dans le Parc national des glaciers, je file direction Canmore, à 2 h 30 de route, pour acheter des câbles et un booster de batterie. Cela faisait longtemps que je devais le faire, il aura fallu attendre une panne pour que je me décide à passer à l’action !
Je vois finalement cette pause forcée comme un signe du destin : Ouna et moi randonnons intensément depuis trois jours au cours desquels nous avons parcouru plus de 43 kilomètres et 3 400 mètres de dénivelés positifs. Nos corps fatigués ont besoin de repos malgré l’envie de continuer à gravir des montagnes.
Avant de retourner en arrière vers le Parc national Yoho, je profite d’être de retour à la civilisation pour prendre un rendez-vous dans un garage afin de faire vérifier le voyant allumé sur mon tableau de bord. Il y a de la place mercredi, je saute sur l’occasion.
Je reprends la route en sens inverse, pour aller voir la cascade Wapta. Si un sentier « officiel » est aménagé par Parcs Canada, je choisis de découvrir la chute de l’autre côté de la rivière Kicking Horse. J’avais en effet repéré un emplacement où passer la nuit sur l’application iOverlander, pas très loin d’un accès « secret » à la cascade.
Une heure et trente minutes plus tard, Lyna est stationnée sur un emplacement de camping gratuit du site récréatif Wapta Falls de BC Parks. De là, Ouna et moi partons en balade pour explorer les alentours. Nous marchons d’abord sur la route, puis après un peu plus d’un kilomètre, nous arrivons au site récréatif Fraser Creek d’où un sentier part vers la cascade.
Nous sommes sur un chemin de quatre roues, puis nous empruntons une trace plus étroite. Nous devons nous contorsionner à plusieurs reprises pour franchir les nombreux troncs d’arbres qui obstruent le passage. À mesure que nous avançons, le son de la cascade se fait de plus en plus fort. Après un dernier virage, nous l’apercevons enfin entre les arbres : elle est impressionnante !

J’aperçois les touristes de l’autre côté de la rivière me confirmant que j’ai pris la bonne option de sentier. Nous sommes de retour auprès de Lyna après huit kilomètres et deux heures de marche. Ouna se repose en observant les écureuils alors que je prépare la suite de mon périple et écris quelques lignes dans mon carnet de route. De temps à autre, je suis interrompue par des gens sans gêne qui envahissent mon espace simplement pour prendre une photo de la cascade, qui soit dit en passant, est à peine visible d’ici… Je suis agacée par leur culot… et j’essaye fortement de me calmer.



Plus tard dans la soirée, ainsi assise face aux montagnes, apaisée par le son de la cascade Wapta, je réalise à quel point je suis heureuse sur la route, libre de faire ce qu’il me plaît quand cela me plaît. J’apprends à lâcher prise et à accepter que tout ne peut pas se passer comme je l’avais prévu quelques semaines plus tôt, confortablement installée à Whitehorse. Et j’aime ça.
Jour 45 : Lacs et cascades au Parc national Yoho
Un autre réveil de bonne heure, pour une autre grosse randonnée : le triangle Emerald, un triangle de plus de vingt kilomètres dans les environs du lac Emerald, certainement le 3e lac le plus connu de l’Alberta en raison de sa couleur si unique. Il y a certes moins de monde qu’au lac Louise ou au lac Morraine mais je pars de bonne heure pour être certaine de trouver une place de stationnement. Et finalement, à 6 h 30, j’ai l’embarras du choix. Je trouve la zone de stationnement, tout comme les premiers mètres près du lac sales et j’ai hâte de m’en éloigner.
Les personnes déjà présentes se massent toutes au même endroit, je me retrouve donc rapidement seule sur les rives du lac. Là encore, il faut reconnaître que le lieu est joli et que sa popularité est justifiée.

Je marche sur du plat pour commencer la journée, mais ce n’est pas pour autant facile… J’évolue dans des lits de rivières, tantôt à sec, tantôt en eau et je galère à localiser les planches installées par Parcs Canada pour ne pas me mouiller les pieds. Ce n’est pas fun du tout. J’hésite même à faire demi-tour… mais je m’accroche. Une fois cette première difficulté passée, je me retrouve à monter dans la caillasse, ce qui n’est pas plus amusant.. Heureusement qu’il y a de belles cascades sur ma gauche !




Le ciel s’assombrit. Je croise les doigts pour que la pluie reste loin de moi, mais je finis par sentir quelques gouttes. Je sors mon imperméable pile quand j’arrive au premier sommet du triangle, le col Yoho. Le lac Yoho n’étant qu’à 700 mètres de là, je décide de m’y rendre puis d’aviser là-bas en fonction de la météo : si la pluie s’intensifie, je retourne à la voiture par le chemin que je viens d’emprunter, si elle s’arrête, je continue la boucle.


Alors que je prends une pause collation sur le bord du lac Yoho, le soleil fait une percée et la pluie s’arrête… Mon signe qu’il faut que je continue ! Le deuxième bord du triangle offre de magnifiques vues sur le pic Michael et le glacier Emerald, sur le mont Wapta et bien sûr sur le lac Emerald. La progression est rapide car même si nous montons toujours, la pente est extrêmement douce. Sur cette partie, je croise quatre personnes, les seules depuis que j’ai commencé la rando.











Bien plus vite que je ne le pensais, j’arrive au col Burgess. De là, une longue et interminable descente en lacets m’attend : 6,3 kilomètres, 994 mètres de dénivelés négatifs dans une forêt sans aucune ouverture sur quoi que ce soit. Je regarde mes pieds, retiens Ouna dont la laisse est attachée à la ceinture de mon sac à dos, et ronchonne dans ma tête.


Arrivées aux abords du lac, nous retrouvons la foule, alors nous traçons jusqu’à Lyna pour prendre notre déjeuner (si vous m’avez suivie, vous savez que c’est un wrap houmous, fromage, salade pour moi, et quelques croquettes pour Ouna), puis repartir pour une courte marche pour voir la cascade Hamilton.
Après 700 mètres de marche, je ne suis pas certaine d’être au bon endroit tellement je m’attendais à une grosse chute. Je demande même à un couple qui passe où se trouve la cascade. Il me confirme que c’est bien là et qu’en effet, elle n’est pas très impressionnante… C’est le moins que l’on puisse dire… Un mince filet d’eau s’écoule, certes d’une certaine hauteur, mais c’est tout. C’est finalement l’environnement qui me plaît davantage avec des formations rocheuses alambiquées.



De retour à la voiture, nous nous dirigeons vers notre dernier arrêt de la journée : les chutes Takakkaw, qui pour le coup, elles, sont super impressionnantes !

Le programme a été chargé aujourd’hui. Je remonte dans Lyna vidée, presque prête à dormir, mais je dois conduire une heure pour atteindre le Parc national Banff où je vais passer les deux prochaines nuits. Arrivée à destination, je prends une bonne douche chaude et au dodo !