Dans cet article :
- Jour 33 (24 août 2022) : Enfin en Alberta
- Jour 34 (25 août 2022) : Route et travail
- Jour 35 (26 août 2022) : Randonnée du mont Hammell

Jour 33 (24 août 2022) : Enfin en Alberta
Après une petite marche matinale au lever de soleil, la matinée est consacrée au journal. À 11 h, je dois rendre la chambre alors je reprends la route vers le Sud.

J’arrive à Dawson Creek, le kilomètre 0 de la célèbre route de l’Alaska vers 16 h après avoir parcouru 453 kilomètres. Je m’installe au Centre des visiteurs avec accès Wi-Fi, mais il ferme à 17 h… J’ai quand même le temps d’avancer mes projets en quarante-cinq minutes.
L’arrêt suivant sera pour un parc à chiens, histoire qu’Ouna puisse se dégourdir les jambes. Elle n’a pas l’habitude d’aller dans ce genre de parc si bien qu’elle fait sa timide et reste collée à mes jambes plutôt que d’aller jouer avec les autres chiens présents. Tant pis pour elle !

Je reprends ensuite la route et entre en Alberta. Grâce à l’application iOverlander, j’avais localisé un coin qui avait l’air pas mal pour passer la nuit. Quand j’arrive, une autre voiture est garée mais personne aux alentours. Je décide donc de m’installer pour la nuit. Je suis au bord d’un lac et c’est vraiment chouette. Je discerne vaguement le bruit de la route au loin, mais rien de trop nuisant.
J’ai du réseau ici, ce qui me permet de partager les données de mon téléphone avec mon ordinateur et de travailler encore un peu. Un coup de sifflet me fait sursauter, puis des voix se font entendre. Je rencontre enfin les propriétaires de l’autre véhicule, une petite fille et sa grand-mère qui faisaient un tour de kayak sur le lac. Elles chargent l’embarcation dans leur voiture et disparaissent. J’ai le coin pour moi toute seule.
Un peu plus tard, une jeune fille s’arrête, à la recherche d’un coin où se reposer. Nous discutons un peu, puis elle part à la recherche d’arbres pour attacher son hamac. Elle ne trouve rien qui lui convient et quitte donc le lieu pour ailleurs.
De nouveau seule, je profite d’un magnifique coucher de soleil, avant d’aller au lit.

Jour 34 (25 août 2022) : Route et travail
Réveillées de bonne heure, c’est une autre journée travail et route qui nous attend. Une heure de conduite nous sépare de Grande Prairie où je m’installe dans un Starbucks pour travailler. Le soleil levant perce à travers des nappes de brouillard sur des champs fraîchement récoltés, c’est magnifique. Je ne trouve cependant pas d’endroit où m’arrêter pour immortaliser l’instant.
Après quelques heures de travail, je me dirige vers un Staples pour imprimer des documents afin de finaliser mon dossier de réclamation à l’assurance. Par chance, il y en a un juste à côté du Starbucks !
L’administratif achevé, je cherche un endroit où aller marcher avec Ouna et repère un point sur la carte, Dunes Recreation Area, à une vingtaine de minutes d’où je suis et décide de m’y rendre. Grosse déception, c’est simplement une dune, saccagée par des quads… Je passe mon chemin et m’arrête à Grovedale Pond, une aire de pique-nique aménagée autour d’un lac. C’est charmant ! Nous faisons la boucle autour du lac, parmi les herbes hautes puisque seul le côté pique-nique est entretenu.



Je reprends ensuite la route 40 en direction de Grande-Cache. Un camion venant en sens inverse m’envoie un gros caillou sur le parebrise… Je ne vois pas de nouvel éclat et je me dis que je suis chanceuse. Quand je tourne la tête cependant, je remarque l’impact, aussi gros qu’un œuf, sur le côté droit du parebrise, et je suis furieuse. Je sais, c’est débile… mais je ne peux m’en empêcher !

Après 1 h 30 de conduite, je trouve un emplacement où dormir. Il y a déjà du monde sur place, mais je dois travailler encore quelques heures et je ne sais pas où j’aurai du réseau téléphonique alors je décide de m’y installer.

Après le travail, Ouna et moi partons explorer les alentours. Nous y trouvons une cabane en ruine et une jolie vue sur la rivière Smoky.


De retour à Lyna, nous dînons et nous préparons pour la nuit.
Jour 35 (26 août 2022) : Randonnée du mont Hammell
Ce matin, nous nous attaquons à une grosse randonnée : une vingtaine de kilomètres et près de 1 300 mètres de dénivelés. Autant dire que je me lève de bonne heure à nouveau afin d’avoir le temps de me frotter à ce sentier. À 7 h 08, Ouna et moi sommes en marche.
Nous longeons la route le premier kilomètre avant de bifurquer sur un ancien chemin de quatre roues. Nous sommes à présent dans une forêt, certes jolie, mais sans vue, à nous faire manger par les moustiques. J’ai déjà connu mieux comme début de rando…

Après quatre kilomètres, nous atteignons une route, qui dessert une mine toujours en activité. La vue se dégage quelque peu et je remarque qu’il pleut au loin. Je croise les doigts pour que le nuage ne se rapproche pas et continue à monter.

Le ciel devient alors plus menaçant, le vent se lève et je sens bien que l’averse arrive. Ayant déjà marché plus de huit kilomètres, je veux maintenant me rendre au sommet coûte que coûte. Les premières gouttes se font sentir dès que le terrain devient plus difficile, tant par les roches qui le recouvre que par la pente qui s’accentue. Je suis obligée de m’arrêter pour sortir mon imperméable, et continue, malmenée par le vent. Ouna est trempée, mais cela ne semble pas la contrarier : elle continue de trottiner devant.

Nous atteignons enfin le point final de notre randonnée, fouettées comme jamais par le vent, mais surtout avec une vue complètement bouchée. Nous ne nous attardons pas là-haut et amorçons le retour pour nous protéger des rafales.



Alors que je descends, j’ai l’impression que le ciel va se dégager, mais je ne peux rester immobile pour attendre le moment où… Mon legging est gorgé d’eau et j’ai froid. Je dois rester en mouvement. La pluie s’arrête quand je rejoins la route de quatre roues… Je suis déçue, mais c’est le jeu en randonnée. Parfois, nous parions que le temps va se maintenir, parfois nous gagnons, parfois nous perdons.

Le chemin retour est assez long et ennuyant. Puis juste quand je me dis que c’était un peu la randonnée de la loose, je glisse sur une racine mouillée et me retrouve au sol. C’était définitivement la randonnée de la loose !
De retour à la voiture, je prends la route vers le Parc national Jasper. Sur le trajet, je m’arrête à Hinton pour faire réparer mon parebrise. On me dit cependant que l’impact est trop important et qu’il faudrait le changer. Je repars donc bredouille, attendant que l’éclat se propage avant de changer la vitre.
Une heure plus tard, je suis à l’entrée du Parc national Jasper. L’accès aux parcs nationaux est payant, mais j’y ai accès gratuitement pendant un an puisque je viens de devenir citoyenne canadienne. Autant vous dire que je vais en profiter !
C’est tellement beau, cette route entourée de montagnes plus impressionnantes les unes que les autres. Ce retour à Jasper fait remonter beaucoup de souvenirs de ma traversée avec mon ex-Fisherman. Je suis à la fois heureuse et triste d’être là.

N’ayant rien réservé pour la nuit, je trouve un emplacement à l’extension du camping Snaring où, pour 16,75 $, j’ai accès à des toilettes sèches et de l’eau potable. Que demander de plus ? Peut-être plus de calme… Je réalise que la voie ferrée passe à côté du camping et que cela fait un boucan d’enfer… Je sens que la nuit ne va pas être reposante !