Au secours… Les parents débarquent !

 

De cet éclectisme, de nouvelles habitudes naissent,
modelant la beauté intérieure et la générosité des gens d’ici-haut.

 

Mais il n’y a pas que les gens d’ici-haut qui possèdent ces qualités… Fort heureusement d’ailleurs ! Rien qu’en y pensant, je me replonge, onze mois en arrière, bien avant que mon aventure yukonnaise ne commence, lors d’un dernier week-end avec toute ma famille et mes ami(e)s proches. Voilà ce qu’évoque pour moi la beauté intérieure : un concentré de jolies personnes, réunies une ultime fois, avant un certain temps, pour profiter ensemble de la vie. Bien que ce soit avec la gorge nouée que j’ai fait mes au revoir, je m’envolais quelques jours plus tard pour Whitehorse, commencer une nouvelle vie à l’autre bout du monde. Deux ans sans les côtoyer ! C’était du moins ce que je pensais. Mais c’était sans compter sur l’opiniâtreté de mes parents… En même temps, les chats ne font pas des chiens 🙂

 Lily's road_PVT Canada_Selfie

C’est comme ça, que, neuf mois et demi après mon départ, je me retrouve de nouveau à l’aéroport de Whitehorse, attendant avec impatience que l’avion de papa et maman se pose enfin sur le sol canadien. Avec plus d’une heure et demie de retard, je les récupère finalement ! Ils n’ont pas changé. Je suis tellement heureuse de les retrouver, mais, en même temps, cela me fait bizarre de les voir ici, comme s’ils n’appartenaient pas à ce monde, à ce nouveau cadre que je me suis construit… J’ai alors un sentiment étrange qui m’envahit, mélange de bonheur, avec l’impression de ne les avoir quittés que la veille, et d’anxiété à l’idée qu’ils n’aiment pas mon nouvel environnement de vie… Ce qui prime cependant sur tout le reste, c’est l’enthousiasme ! Je suis surtout excitée à l’idée de leur faire découvrir un maximum du territoire !

Lily's road_PVT Canada_Randonnée
À l’assaut du sommet Vista

Je n’avais cependant pas anticipé (ou alors, l’avais-je déjà oublié) la nécessité de prendre son temps en débarquant dans une ville telle que Whitehorse. Prendre son temps pour s’adapter à la vie yukonnaise. Mes parents sortaient déjà de leur zone de confort avec ce premier (très) long voyage, et le moins que je puisse admettre aujourd’hui, c’est que le choc doit être de taille quand on quitte une ville très urbanisée de banlieue parisienne pour se perdre dans des villages rustiques du Yukon. Si les paysages sont magnifiques, ils se méritent en empruntant des routes infinies, rendant les trajets en voiture interminables. Si les gens sont accueillants et chaleureux, il est difficile de s’en rendre compte quand on ne parle pas vraiment la langue du pays (même si l’on est capable de baragouiner un anglais approximatif qui permet de s’en sortir dans la majorité des situations). Et puis il y a l’adaptation humaine aussi. Se réhabituer à vivre ensemble après cette longue période loin des uns et des autres. Je suis persuadée que le Yukon a fini par me changer : j’ai adopté le Yukon Time, je suis plus relaxe, et dans la plupart des cas, je suis plus patiente aussi. Alors, une fois tout cela mis bout à bout, on obtient forcément quelques légères frictions ! Aveuglée par l’envie de tout leur montrer, j’ai mis du temps à le réaliser… Cinq jours pour être précise. Passé ce délai, nous nous sommes vraiment retrouvés, nous avons modifié le « planning » des vacances et nous avons eu de supers moments !

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Nous nous sommes improvisés apprentis touristes dans ma propre ville : des visites, de simples balades, des randonnées un peu plus engagées, sans oublier des parties de pêche typiquement canadiennes ou des barbecues sur la terrasse d’un des cottages de Sundog Retreat, ces trois semaines sont passées à une vitesse folle, mes parents se laissant submerger, petit à petit, par la quiétude et la beauté du Grand Nord.

Le moment du départ est arrivé beaucoup trop vite à mon goût. Car malgré les petites prises de tête du début de séjour, je me suis habituée relativement vite à les avoir de nouveau à proximité… C’est dingue comme, finalement, un grain de sable dans mon quotidien peut tout remettre en cause, jusqu’à chambouler mon cocon yukonnais encore fragile. Je n’étais pas prête à dire au revoir… Et comme si Condor m’avait entendu, retardant le départ de l’avion retour de près de 24h, j’ai pu bénéficier d’une soirée supplémentaire, pour profiter du temps avec eux et me préparer à les quitter, encore une fois… J’ai beau être heureuse avec le choix que j’ai fait, ça n’enlève pas la peine de vivre loin des siens…

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« Les bienfaits des parents sont aussi illimités que l’étendue du ciel », proverbe mongole.

9 réflexions sur “Au secours… Les parents débarquent !

  1. Il est vrai que venant de la région parisienne et d’un grand aéroport comme celui de Roissy, l’arrivée au Yukon est assez déstabilisante. Quatre à cinq jours d’adaptation ne sont pas de trop. Mais ce stade passé, que de beaux paysages à découvrir !

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