Une rencontre éphémère certes, imprévue même, mais qui confirme la générosité des gens du Grand Nord !
Que ce soit pour me dépanner sur la route ou pour me donner des conseils sur ce que je cherche, les canadiens répondent toujours présents… Voilà sept mois jour pour jour que j’ai rencontré mon premier yukonnais (qui devait d’ailleurs venir du Québec… mais c’est un tout autre sujet). Dan, « mon » douanier bilingue, m’ouvrait une porte d’entrée sur le Canada, et cette rencontre promettait déjà les aléas de vie si propres au Yukon. Si je n’avais pas quitté l’aéroport avec mon PVT en poche, j’avais au moins eu une vision fidèle de ce qui m’attendait ici : des habitants accueillants et des paysages somptueux.

Sept mois donc avec : des hauts et des bas, des rires et des coups de moins bien, des déménagements et des rencontres, des découvertes et des randonnées, des premières fois, mais aussi des dernières… Résumer ces sept mois d’aventures et d’émotions en quelques mots est de loin un des exercices d’écriture les plus complexes auxquels j’ai voulu m’atteler… Si ardu d’ailleurs que j’ai finalement décidé de ne pas le faire ! Non aujourd’hui, j’ai plutôt envie de vous parler de tout autre chose : la polyvalence des yukonnais ! Musher la journée, écrivain le soir ; pêcheur trois jours par semaine, professeur des écoles remplaçant le reste de la semaine ; bûcheron l’hiver, pilote de ferry l’été, …. Ici, avoir deux ou trois boulots est chose commune ! Alors bien sûr, je n’ai pas échappé à la règle !
Si mon aventure commençait avec un bénévolat de handler, sa fin précipitée m’obligeait cependant à reprendre une vie « normale », en ville. Moi qui avais fui la banlieue parisienne, agacée par cette vie citadine, je me retrouvais à chercher un emploi dans la capitale du Yukon. Bon, on s’entend que capitale est un très grand mot pour cette cité perdue au milieu des montagnes, avec son style architectural directement sorti d’un western et ses moins de 30.000 habitants. Quoi qu’il en soit, j’en avais fini avec la vie au milieu de nulle part, avec la vie au ranch, et je rejoignais une maison de quartier ! Me revoilà dans une nouvelle routine, et pas une de celle que j’affectionnais le plus.

Malgré mes cours d’anglais, trouver un emploi dans la langue de Shakespeare s’est avéré beaucoup plus laborieux que ce que j’avais imaginé… Alors oui, j’ai postulé, à droite, à gauche, dans des hôtels pour la réception ou le nettoyage des chambres, dans des salles de fitness bien que donner un cours en anglais me paraissait insurmontable… Mais c’est l’hiver, c’est le Yukon et personne ne recrute à cette période de l’année… Excepté le Superstore il faut croire car en janvier, je deviens hôtesse de caisse pour l’enseigne… Une expérience assez éprouvante moralement je dois avouer… J’ai réalisé à quel point il était difficile de rester debout toute la journée (et pourtant je me considère plutôt comme sportive^^), de sourire peu importe son humeur du jour (même si, ce matin-là, il faisait près de -40°, que ma voiture n’avait pas démarré, que j’avais marché/couru 45 minutes pour être à l’heure car après tout ce n’était que mon deuxième jour…), de répondre avec diplomatie face aux clients mécontents et/ou agressifs dans une langue qui n’est pas la mienne… Bref, j’ai tenu deux semaines avant de rendre le tablier…
Entre temps, j’avais eu une sorte de révélation avec ce blog… J’avais réalisé combien j’aimais écrire (fait surprenant car à l’école, le français, ce n’était pas trop ma tasse de thé), et mes lecteurs semblaient apprécier ma plume. Alors, je me suis lancée ! J’ai contacté le journal de la communauté francophone du Yukon, l’Aurore Boréale et ai décroché un article d’essai. Oui mais voilà, écrire son blog, et rédiger des piges de journal, ce n’était pas vraiment la même chose… J’ai dû m’adapter à un nouveau style de rédaction, qui après deux ou trois articles de calage, vînt enfin naturellement lorsque mes doigts pianotaient sur le clavier. Au final, ce qui était le plus compliqué, c’était de trouver mes mots en français… Personne ne m’avait dit combien cela pouvait être déroutant d’apprendre une autre langue… Les mots me submergent en anglais quand je désire écrire en français et inversement… Car oui, j’écris aussi pour un journal anglophone : le What’s Up Yukon ! J’y publie des bribes de mon blog, un exercice exigeant, possible grâce à un de mes colocs qui m’aide pour les corrections.
Parallèlement à tout ça, je dégote deux autres boulots à l’Association franco-yukonnaise, deux contrats de quinze heures, un en tant que comptable et l’autre en tant qu’adjointe à la direction du Partenariat communauté en santé. Je venais de trouver le parfait équilibre entre les chiffres et les lettres. Pourtant, il y avait de quoi s’interroger : j’avais choisi le Yukon pour être dehors, travailler avec une meute et m’immerger dans un milieu anglophone ; je me retrouvais avec quasiment un temps plein, dans des bureaux et dans un environnement francophone… Mais à Whitehorse, et cela faisait toute la différence avec Paris : une marche de deux heures après le boulot à Long Lake, une grimpette via Grey Mountain Road entre deux publications d’articles, … des possibilités inépuisables d’activités extérieures, accessibles à deux pas de la maison !
Et parce que ce n’était pas assez, j’en ai demandé encore plus ! D’abord, pet-sitteuse pour dépanner des ami(e)s (si vous connaissiez déjà Hazel, il y a également eu Bodhi et Layla, Pivoine et Mimosa), puis professeur remplaçante de Français Langue Seconde pour des adultes anglophones (encore pour aider un ami). Avec ce second métier, j’ai aimé découvrir le revers de la médaille : moi qui tentais d’apprendre une nouvelle langue, j’enseignais la mienne à d’autres personnes et c’était plutôt imprévu !

Un PVT, c’est donc tout un tas de choses à expérimenter. Parfois, ce sont des choix à faire, d’autres fois, des décisions à faire accepter à ses proches, … dans tous les cas, ce sont des expériences uniques de vies, de découvertes (des autres, mais aussi de soi-même), et de remises en question. Et dans ces derniers cas, marcher est un des meilleurs remèdes pour y voir plus clair… Avec l’arrivée du Printemps, c’est d’ailleurs d’autant plus agréable !
« Et puis, il y a ceux que l’on croise, que l’on connaît à peine, qui vous disent un mot, une phrase, vous accordent une minute, une demi-heure et changent le cours de votre vie. »,
Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, Katherine Pancol.
Magnifique, t’es mon héroïne ma chouchoute. Ne lache rien.
:-X
J’aimeAimé par 1 personne
Merci chouchou !!! Je garde mon mental d’acier, t’inquiètes 🙂
J’aimeJ’aime
Quelles ressources tu as !
J’aimeAimé par 1 personne
J’essaye du moins 😉 et je pense ne pas m’en sortir trop mal !
J’aimeJ’aime
oh c’est super de pouvoir ecrire pour un journal local, bravo !! Et bon courage pour la suite ca ne peut qu’aller en s’améliorant !
J’aimeJ’aime
Merci !!
Oui, c’est top, et pour le moment, je ne vois pas comment ça pourrait aller mieux 😉
J’aimeAimé par 1 personne
À la bonheur !! 🙂
J’aimeAimé par 1 personne