Bryant lake, dernier lac avant l’Alaska ?

Données techniques :
Départ de Fraser, 18,50 km, 648 m de dénivelés, sortie de 7h42 (pauses incluses).
Faite le 1er octobre 2016.

Après une heure de route sur la South Klondike Highway, nous passons la ligne imaginaire entre le Yukon et la Colombie-Britannique. Nous roulons encore pendant environ trente minutes et arrivons à Fraser, toute petite ville où seuls les bureaux des douanes canadiennes et les maisons de leurs employés s’élèvent ; l’Alaska n’est qu’à une quinzaine de kilomètres d’ici !

Marcelle stationne la voiture à côté d’une barrière qui bloque l’accès du site au quad. Nous cherchons un peu pour trouver « notre » sentier. Un aller-retour dans une mauvaise direction (considérons cela comme notre échauffement) et nous tombons, plus ou moins par hasard, sur la bonne piste. Nous sommes entourées de sapins, et sur le sol gelé, des empreintes de caribous… si seulement, nous pouvions en voir, ne serait-ce qu’un seul…

Le chemin monte tranquillement, jusqu’à atteindre une petite rivière. Deux options s’offrent alors à nous : emprunter le minuscule pont qui part dans tous les sens, ou retirer nos bottes(1) pour traverser à gué. Ceux qui me connaissent bien doivent déjà savoir pour quelle solution nous avons opté ! L’eau était tellement froide (à ce niveau, nous ne pouvons plus parler de vivifiante), que ça en faisait mal, même si, au final, les pieds n’y sont pas restés très longtemps. Le paysage nous fait penser au Jura suisse, avec ses collines toutes vertes ; nous nous attendions presque à voir débarquer des vaches… à défaut de caribous !

Une fois nos souliers rechaussés, nous reprenons notre marche. Peu de temps après, nous découvrons le lac Bryant, un très joli lac d’altitude entouré de montagnes !  Au loin, nous apercevons la crête que nous voulons gravir, il nous reste encore pas mal de route… et à partir de maintenant, ce ne sera que du « bush walking » ! Un ami de Marcelle nous a recommandé de contourner le lac par la droite, ce qui nous oblige à franchir de nouveau le ruisseau… Quand nous arrivons sur place, nous comprenons vite pourquoi un tel conseil : sur notre gauche, des pentes quasi verticales et de nombreux pierrés. La voie que nous empruntons n’est pas de tout repos non plus, entre les willows(2), les wet meadows(3) et les sapins à traverser. Avant chaque franchissement de bosquets vraiment denses, Marcelle parle aux ours pour leur signaler notre présence afin d’éviter de les prendre par surprise et de leur laisser le temps d’aller se cacher loin de nous. Rassurez-vous, nous n’en avons croisé aucun, ni même observé trace de leurs passages. Mais, pour la petite anecdote, nous avons toutes les deux sursauté quand des lagopèdes des saules ont pris leurs envols juste à côté de nous…

Toute cette végétation ralentit considérablement notre avancée, entre les batailles avec les branches et les chaussures qui enfoncent dans la gadoue… si bien que nous mettons plus d’une heure et demie pour parcourir trois kilomètres !! De là, nous sommes encore loin de notre objectif… Nous nous attaquons au dévers montant vers le sommet, mais aujourd’hui encore, le temps file à une vitesse folle. Nous devons rebrousser chemin avant d’atteindre notre destination, un léger sentiment de frustration pointant le bout de son nez.

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Pour le trajet retour, nous décidons de passer au plus proche du lac. C’est un bien meilleur choix puisqu’il y a moins de willows à traverser ; nous progressons donc beaucoup plus rapidement 🙂 Il est 17h30 quand nous rejoignons la voiture. Le temps de rentrer, Gilles avait nourri les chiens et préparé une bonne fondue savoyarde (qui a dit que je ne mangerais pas de fromage au Canada ?). Décidemment, le repas de retour de randonnée est encore une fois au top !

« C’est dans l’effort que l’on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein effort est une pleine victoire. », Mahatma Gandhi.

(1) : québécisme pour chaussures de marche.
(2) : saule arbustif.
(3) : prairie humide.

7 réflexions sur “Bryant lake, dernier lac avant l’Alaska ?

  1. Encore une belle histoire vécue. les photos sont magnifiques. bizarre, pas de neige : à qu’elle altitude étaient vous ? Bisous à toi et merci encore pour tes nouvelles. Remercie Marcelle et Gilles pour te permettre de vivre cette aventure. Bisous de Cathy et de moi-même.

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    1. L’hiver n’était pas encore vraiment commencé ! Si j’y retourne maintenant, ce ne serait pas du tout le même paysage 😉 C’était vraiment une chouette rando, nous devions être aux alentours de 1.600 il me semble (il faudrait que je vérifie). Bisous à vous deux !

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